Facteurs et profils des femmes handicapées victimes de violence conjugale en contexte urbain Camerounais. Cas de la ville de Yaoundé
Près d’un milliard d’individus, soit 15% de la population mondiale présente un handicap dans leur vie. Dans les pays en développement, leur nombre s’élève à 20% (Banque Mondiale, 2021). Aussi, la situation socioéconomique des personnes handicapées est marquée par des inégalités. Malgré les progrès réalisés, les préjugés et la discrimination envers les personnes handicapées se poursuivent et subissent des violations de leurs droits. Cette situation contribue à leur manque d’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, au risque de subir les violences sexuelles, physiques et émotionnelles, aux grossesses non désirées, aux infections sexuellement transmissibles et au manque d’accès aux services de planification familiale.
Au Cameroun, les personnes handicapées sont estimées à plus d’un million d’individus et constituent une catégorie socialement vulnérable, généralement abandonnée à elle-même, systématiquement victime de rejets et dans le meilleur des cas, d’indifférence (Association Vaincre le Handicap, 2019). Un rapport de 2009 sur les îles du Pacifique a démontré que, comparativement aux femmes non handicapées, les femmes handicapées sont exposées à la violence à la maison, dans leur communauté et dans les institutions. Les femmes ayant une déficience intellectuelle et psychiatrique sont vulnérables à la violence physique et sexuelle (PNUD, 2009).
Cette situation met en exergue le besoin de ressortir les déterminants liés à la survenance des violences conjugales à l’égard des femmes handicapées, et mettre en lumière les caractéristiques socioéconomiques de celles exposées aux violences sexuelle, physique et émotionnelle.
Les données utilisées dans cette étude sont celles de l’étude intitulée « Handicap et VIH: un état des lieux sur la vulnérabilité des personnes handicapées à l’infection du VIH dans deux capitales d’Afrique sub-saharienne ». Les données susmentionnées seront analysées à l’aide du modèle de Cox, une méthode de régression qui consiste à modéliser le phénomène étudié.
Mots clés : handicap – violence conjugal